Nous avions envisagé un retour prématuré pour cause de lassitude, de manque, d’erreur, de problème de santé. Nous avions pensé à un attentat en vue des jeux olympiques, un séisme de grande ampleur, un tsunami, … mais il fallait bien que l’impensable se présente. Un impensable pas si irréaliste tant nos sociétés sont interconnectées. La pandémie du coronavirus n’est finalement qu’une conséquence de la mondialisation. Une conséquence parmi tant d’autres dont nous parlons beaucoup moins. Je pense notamment aux insectes bizarres qui ravagent notre flore ou notre écosystème (frelons asiatiques, la petite chenille qui détruit nos buis,...).
S’il est très intéressant de prendre du recul pour observer la facilité avec laquelle toute chose circule si facilement sur Terre, cela l’est beaucoup moins quand cela vous impacte directement. Enfin, plutôt que vous êtes un dommage collatéral très éloigné. Après des semaines de détachement à suivre l’actualité de loin, est venu le temps où notre cher coronavirus impacte cette année au pays du soleil levant.
Si nous ne remettons pas en cause les mesures prises par le gouvernement japonais (mieux vaut prévenir que guérir, même si pour nous des mesures plus radicales devraient être prises, bref c'est un autre sujet) la frustration nous gagne par moment. Nous entamons la deuxième partie de notre voyage. La partie que nous attendions avec impatience, celle que nous avons préparé pendant des semaines, celle qui nous motivait vraiment. Vous savez la récompense au bout du tunnel. Quand vous êtes déjà sortis de votre zone de confort pendant plus de 6 mois, quand vous vous posez déjà des questions personnelles sur la suite de votre aventure, il faut désormais chercher le positif dans une situation qui vous est extérieure. Mais on le sait, rien n’est simple dans la vie, ce ne serait pas drôle sinon ;)
Après quelques jours de réflexion, on vous livre les impacts positifs et négatifs de COVID-19 sur notre aventure.
Les impacts négatifs
1° Les lieux touristiques en intérieur sont fermés : musées nationaux, châteaux, certaines brasseries, parcs d’attractions, … depuis début mars la majorité des lieux touristiques majeurs ont fermé leurs portes jusqu’à nouvel ordre. Comme par hasard au moment où nous nous décidions à en faire... C'est sans doute un signe du destin. Alors on se contente des temples et sanctuaires, mais surtout de la nature qui nous fait tant de bien. On ne vous cache pas qu'il y a quand même beaucoup de frustration quand on ne peut pas visiter une ville à fond. Je pense notamment à Hiroshima dont l’intérêt historique est incomplet sans les musées et mémoriaux.Les impacts positifs
1° On développe notre créativité, notre lâcher-prise et notre improvisation : quand votre programme initial tombe à l’eau ou plutôt que certains points ne peuvent être réalisés, il faut rebondir et trouver une nouvelle activité. On développe son imaginaire pour s’occuper et varier les journées. Heureusement le Japon a de nombreuses choses à nous offrir. On s’intéresse encore plus que davantage aux préfectures reculées, aux villages perdus dans les montagnes, …
2° On visite les lieux les plus touristiques sans personne : on arrête de se mentir, c’est notre plus grand rêve lors d’un voyage. Imaginez la terrasse du Kiyomizu-dera tranquille un samedi matin ensoleillé, gravir les milliers de torii du sanctuaire Fushimi-Inari à 9 heures du matin sans personne, se rendre au temple Chureito et admirer le Mont Fuji entourés de seulement 15 personnes, se balader dans les jardins vides du château d’Himeji, … bref on vit notre meilleure vie!
3° On économise de l’argent : ATTENTION, astuces radins à venir
4° On se questionne sur les vraies raisons de son aventure : l’idée d’arrêter l’aventure, pour un temps au moins, pour rentrer se confiner en France nous a traversé l’esprit. On s’interroge donc de nouveau sur les motivations de cette aventure. Quel(s) étai(en)t le ou les objectif(s)? Pourquoi le Japon? Qu-est ce que je recherche? Où est-ce que j’en suis aujourd’hui? Qu’est-ce que j’attends de la suite? Par moment c’est bien aussi de se recentrer et de se questionner.
5° On fait plus d’activités physiques en pleine nature : on éviter les transports en commun donc on marche davantage en ville ou dès que c’est possible (enfin ce qui change peu pour nous finalement). On part en pleine nature, en forêt, randonner en montagne, en bord de mer, … le Japon regorge de milieux naturels qui n’attendent qu’à être explorés. On profite des premiers jours ensoleillés du printemps pour faire le plein de vitamines D et se remettre en forme au son du chant des oiseaux.
Concrètement nous ne sommes pour le moment peu impactés par cette pandémie. Nous ne faisons pas tout ce que nous souhaiterions, mais ce n’est pas grave. On profite d’autre chose. Chaque jour est un cadeau, un bonus. Un jour nous serons peut-être confinés alors on profite de chaque instant qui s’offre à nous.
Bien entendu nous nous sommes interrogés sur la suite. Nous avons envisagé plusieurs situations, plusieurs plans d’action pour être réactifs le moment venus. Si un confinement national doit être annoncé alors que nous sommes en road-trip ou en trek autant anticiper le lieu de notre chute. A l’heure actuelle nous ne voyons pas plus loin que le 3 avril. La suite de l’aventure sera définie par l’actualité. Si la situation n’a pas changé nous déroulerons notre programme comme prévu, sinon nous piocherons dans l’un des différents plan de secours (en gros entre confinement ou départ du pays). On sera fixé bien assez tôt alors en attendant on profite de l’instant présent et avec le sourire!
Amandine
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